Les interventions de type audit feedback consistent à évaluer la performance des professionnels de santé en ce qui concerne la vaccination de leur patientèle (audit) et à leur faire un retour sur leur performance (feedback). Le feedback peut concerner la performance d’un groupe de professionnels de santé ou d’un professionnel en particulier. Ce type d’interventions peut être mis en place seul ou combiné avec d’autres types d’interventions (incitations financières, benchmark…).
Impact attendu
Augmentation de la couverture vaccinale.
Autres impacts possibles
Il n’y a pas suffisamment d’éléments disponibles dans la littérature sur cet aspect.
Preuves scientifiques de l’efficacité
Vue d’ensemble
Il existe des preuves d’une certaine efficacité des dispositifs de type audit feedback pour augmenter la couverture vaccinale de la population. Ces preuves proviennent de plusieurs revues systématiques et méta-analyses (Briss et al. 2000; Ivers et al. 2012; Groom et al. 2015; Dubé et al. 2015; Williams et al. 2011) et d’une recherche bibliographique qui a été réalisée par la Community Preventive Services Task Force (Community Preventive Services Task Force 2015).
La recherche bibliographique réalisée par la Community Preventive Services Task Force en 2015 (20 études incluses) fait état d’une augmentation moyenne de 9 points de pourcentage de la couverture vaccinale (Community Preventive Services Task Force 2015). Deux revues systématiques plus anciennes rapportent quant à elles une augmentation moyenne de 19 % (Williams et al. 2011) et de 16 % (Briss et al. 2000).
Une revue systématique Cochrane a démontré plus largement que ce type d’interventions est efficace pour promouvoir différents comportements de santé favorables à la santé au sein de la population et des bonnes pratiques chez les professionnels de santé (Ivers et al. 2012).
Efficacité selon les groupes de population et les vaccins
L’efficacité des dispositifs de type audit feedback a été démontrée pour différents groupes de population (adultes, enfants, adolescents…), pour différents vaccins (rougeole-oreillons-rubéole, diphtérie-tétanos-poliomyélite, grippe…), et dans différents contextes (cabinets privés, établissements publics, centres de santé…) (Briss et al. 2000; Williams et al. 2011; Community Preventive Services Task Force 2015). Il n’est par contre pas possible de conclure à l’efficacité ou l’inefficacité des interventions de type audit feedback pour améliorer la vaccination antigrippale chez les personnes âgées (Thomas et Lorenzetti 2014).
Efficacité selon les modalités d’intervention
Les interventions de type audit feedback sont aussi bien efficaces seules que combinées avec d’autres types d’interventions (Briss et al. 2000; Community Preventive Services Task Force 2015).
Plusieurs facteurs de réussite ont été dégagés dans une revue systématique (Ivers et al. 2012) : l’impact de l’intervention était plus important quand le niveau de performance était bas avant l’intervention, la source de l’audit/feedback était un collègue sénior, ou encore quand le résultat était délivré verbalement et par écrit, plus d’une fois et incluait un plan d’action et des objectifs explicites.
Aspects médico-économiques
La question du coût et du rapport coût-efficacité des interventions de type audit feedback a été très peu abordée dans la littérature (Briss et al. 2000; Community Preventive Services Task Force 2015). Une étude a estimé le coût d’une intervention combinée incluant une intervention facilitant l’accès aux lieux de soins (cabinet à horaires élargis), plusieurs actions de sensibilisation et de promotion de la santé du public et une action de type audit/feedback pour les professionnels à 7,65 $ (environ 6,5 €) par vaccination (Briss et al. 2000).
Interventions prometteuses
Il n’y a pas suffisamment d’éléments disponibles dans la littérature sur cet aspect.
Impact sur les inégalités
Il n’y a pas suffisamment d’éléments disponibles dans la littérature sur cet aspect.
Exemple
Une intervention de type audit feedback a été menée dans un centre de santé communautaire à Milwaukee, aux Etats-Unis, afin d’augmenter la couverture vaccinale des enfants de moins de 3 ans. Les médecins ont reçu des informations sur la proportion d’enfants qui auraient dû être vaccinés mais ne l’ont pas été (« opportunités manquées de vaccinations »).
L’étude de type avant-après a mis en évidence une division par trois du nombre d’opportunités manquées de vaccinations (49 à 13 %) suite à l’intervention.